El Tribunal Supremo español ratificó la condena a cuatro años de cárcel para Alfon. Desde Francia le escribe una carta Gaëtan, militante anticapitalista condenado por participar de una movilización en Toulouse. La juventud combativa y la solidaridad internacional.
Carta en castellano:
Hola camarada,
Me llamo Gaëtan Demay, tengo 24 años y soy un joven militante anticapitalista de Toulouse, Francia.
Te escribo esta carta porque supe que el Estado español y su justicia te han condenado a cuatro años de cárcel. Las mentiras descaradas de la policía en contra tuyo son escandalosas, sin ninguna prueba, te han condenado por posesión de explosivos. Bajo estas difamaciones, tu, al igual que otros militantes de los movimientos sociales, recibes esta condena por parte del Estado y su justicia porque llevas una lucha cotidiana contra los ataques que se descargan contra los trabajadores y la juventud en el marco de la crisis capitalista, porque luchas por cambiar esta sociedad, porque no aceptas la subordinación a este sistema injusto, levantas la cabeza y tienes razón en hacerlo. Esta justicia, que te ha condenado por haber osado participar en las movilizaciones en el Estado español durante la huelga general de noviembre de 2012, es una justicia que defiende solo a una clase, la clase de los explotadores y sus gobiernos.
A esta justicia la conozco muy bien, ya que también me enfrento a ella desde hace algunos meses. Por mi parte, mi condena es mucho más leve que la tuya, ya que fui condenado a 6 meses de cárcel (dos meses de prisión efectiva y cuatro más en prisión condicional). En Francia, un manifestante fue asesinado por la policía en noviembre de 2014, lo que produjo una serie de movilizaciones contra la violencia policial. Estas manifestaciones han sido prohibidas por el gobierno y luego duramente reprimidas por la policía. 54 inculpaciones, 54 condenas. Me interceptaron luego de una de esas movilizaciones mientras caminaba por la calle, me acusaron de violencia e insultos contra agentes de la policía y de haber participado en una manifestación prohibida. En el marco de este juicio, reconocí haber participado a las manifestaciones contra la violencia policial que habian sido prohibidas por el Gobierno del Partido Socialista. Como militante anticapitalista, estoy convencido de la importancia de haber participado y de defender el derecho a manifestarse. Pero el resto de las acusaciones son totalmente falsas y solo están basadas en las declaraciones de los policías. Este juicio es totalmente ilegitimo y busca un solo objetivo: hacer callar toda contestación.
Luego de mi condena, una campaña de solidaridad se puso en marcha a nivel internacional. Un petitorio ha sido traducido en una decena de idiomas y ha recogido 12000 firmas y varias fotografías de solidaridad de varios países del mundo: Rusia, Estado español, Grecia, Alemania, Gran Bretaña, Bélgica, Turquía, Italia, Palestina, Estados Unidos, México, Argentina, Brasil, Bolivia, Chili, Venezuela, y más. En Francia, cientos de dirigentes y militantes sindicales, sociales y políticos han manifestado su apoyo. Decenas de intelectuales han publicado una tribuna en un importante diario francés. Concentraciones contra la represión han sido organizadas en Toulouse y en Paris. El 17 de junio, un meeting-concierto contra la represión fue organizado en Toulouse, y el 13 de julio, organizaciones sindicales y políticas organizan un evento contra la represión para denunciar mi condena pero también la represión que se hace sentir sobre todos los y las que luchan en Francia.
La represión de parte de las clases dominantes y sus estados está presente allí donde la juventud y los trabajadores deciden levantar cabeza y pelear contra la austeridad, los ataques y la represión. Por esto, es importante que mostremos que la solidaridad con aquellos y aquellas que luchan y que sufren la represión tampoco tiene fronteras, ya que hacemos frente a los mismo enemigos.
¡Desde aquí nos sumamos a la campaña por tu libertad!
¡Fuerza camarada! ¡No abandones! ¡Nunca olvides que somos miles los que estamos a tu lado!
Carta en Francés:
Bonjour Camarade,
Je m’appelle Gaëtan Demay, j’ai 24 ans et je suis un jeune militant anticapitaliste à Toulouse, France.
Je me permets de t’écrire car j’ai appris que l’État espagnol et sa justice t’avaient condamné à quatre ans de prison ferme. Les mensonges éhontés de la police à ton encontre sont scandaleux, sans aucune preuve, on te condamne pour transport d’explosif. Sous ces diffamations, toi, comme tant d’autres militants du mouvement social, tu es condamné par l’État et sa justice parce que tu te bats au quotidien contre les attaques qui sont portées aujourd’hui dans le cadre de la crise capitaliste en cours contre les travailleurs et la jeunesse, parce que tu luttes pour changer la société, parce que tu n’acceptes pas la soumission à ce système injuste, que tu relèves la tête et tu as raison de la faire. Cette justice qui t’a condamné pour avoir osé participer aux mobilisations dans l’État espagnol lors de la grève générale en novembre 2012, ne défend qu’une classe, celle des exploiteurs et ses gouvernants.
Je la connais bien aussi, j’y suis confronté également depuis quelques mois. Pour ma part, ma condamnation est nettement moins lourde que la tienne, j’ai été condamné à six mois de prison (deux mois ferme et quatre avec sursis). En France, un manifestant a été assassiné par la police en novembre 2014, ce qui a déclenché des mobilisations contre les violences policières. Ces manifestations ont été interdites et puis durement réprimées par la police. 54 inculpations 54 condamnations. J’ai été interpellé après l’une de ces manifestations alors que je marchais dans la rue, on m’a accusé de violence sur dépositaire de force de l’ordre, insulte à agent et participation à manifestation interdite. Dans le cadre du procès, j’ai reconnu avoir participé aux manifestations contre les violences policières qui avaient été interdites par le gouvernement du Parti Socialiste. En tant que militant anti-capitaliste, il me semblait important d’y être et de défendre le droit à manifester. Mais le reste des accusations sont mensongères et ont uniquement été basées sur les déclarations des policiers. Cela a donné un procès totalement illégitime pour remplir un seul objectif : chercher à faire taire toute contestation.
Après ma condamnation, une campagne internationale a été lancée. Une pétition traduite en une dizaine de langues a récolté 12000 signatures à présent et des photos de soutien de plusieurs pays à travers le monde : Russie, État espagnol, Grèce, Allemagne, Grande Bretagne, Belgique, Turquie, Italie, Palestine, États-Unis, Mexique, Argentine, Brésil, Bolivie, Chili, Venezuela, et la liste continue. En France, des centaines de dirigeants et militants syndicaux, associatifs, et politiques ont manifesté leur soutien. Des dizaines d’intellectuels ont publié une tribune dans un grand journal français. Des rassemblements contre la répression ont été organisés à Toulouse et à Paris. Le 17 juin, un meeting concert contre la répression a été organisé à Toulouse et des organisations syndicales et politiques organisent un bal contre la répression le 13 juillet à Paris pour dénoncer ma condamnation mais aussi la répression qui s’abat sur ceux et celles qui luttent en France.
La répression de la part des classes dominantes et leurs États est bien présente à chaque endroit où la jeunesse et les travailleurs décident de relever la tête et se battre contre l’austérité, contre les attaques et les reculs sociaux, contre la répression. De la même façon, il est important de montrer que la solidarité envers ceux qui luttent et qui sont réprimés n’a pas de frontières, puisqu’on combat les mêmes ennemis.
D’ici, on se joint également à la campagne pour ta liberté !
Courage camarade ! Ne désarme pas ! N’oublie jamais que nous sommes des milliers derrière toi !!